Les années du cyber-passé – partie 3 : 1992-199x

Juste au cas où vous auriez raté mes deux premiers récits, voici le troisième épisode de mes chroniques du cyber-passé. Depuis que le confinement a commencé, tout comme la plupart d’entre vous, j’ai plus de temps pour me remémorer tranquillement tout mon parcours en cyberséKurité. En temps normal je serai très certainement dans un avion pour me rendre ici et là, un peu partout, que ce soit pour le travail ou pour faire du tourisme, ce qui me prend généralement tout mon temps. Puisque rien de cela n’est possible pour le moment (du moins en personne, dans la vie réelle), j’utilise une partie de ce temps libre pour m’installer devant mon ordinateur et laisser libre cours à cette nostalgie personnelle / de Kaspersky Lab / de cyber-histoire : cet article va du début au milieu des années 90.

Une faute de frappe devient notre marque

Au tout début, nous nommions tous nos antivirus suivant le modèle « -*.EXE ». Cela donne, par exemple, « -V.EXE » (scanner antivirus), « -D.EXE » (contrôle interne) ou « -U.EXE » (utilités). Le préfixe « – » était utilisé pour nous assurer que nos logiciels seraient en tête de liste des programmes dans un gestionnaire de fichiers (la geekitude technologique rencontre l’intelligence des relations publiques dès le départ ?).

Un peu plus tard, lorsque nous avons lancé notre premier produit complet, nous l’avons appelé « Antiviral Toolkit Pro ». Logiquement son abréviation aurait dû être « ATP » mais ce ne fût pas le cas…

Fin 1993, ou début 1994, Vesselin Bontchev, qui se souvenait de moi comme nous nous étions déjà rencontrés dans le passé (cf Les années du cyber-passé – partie 1), m’a demandé une copie de notre produit pour le tester au Virus Test Center (centre de test pour virus) de l’université d’Hambourg où il travaillait à l’époque. J’ai bien évidemment accepté et, alors que je compressais les fichiers pour créer une archive ZIP, j’ai accidentellement nommé l’archive AVP.ZIP (au lieu de ATP.ZIP). Je l’ai envoyé à Vesselin sans me rendre compte de mon erreur. Quelque temps plus tard, Vesselin m’a demandé s’il pouvait télécharger l’archive sur un serveur FTP (pour qu’elle soit rendue publique). J’ai à nouveau accepté. Une ou deux semaines plus tard il m’a dit : « Ton AVP connaît de plus en plus de succès sur le serveur FTP ! »

« Quel AVP ? » demandai-je.

« Qu’est-ce que tu veux dire lorsque tu me demandes « Quel AVP » ? Celui que tu m’as envoyé dans l’archive, bien sûr ! »

« QUOI ?! Renomme-le sans attendre, c’est une erreur ! »

« Trop tard. Il est déjà en ligne et connu sous le nom de AVP ! »

Voilà : nous devions continuer avec AVP ! Par chance, nous avons (plus ou moins) réussi à tirer notre épingle du jeu : Anti-Viral toolkit Pro. Comme je l’ai dit… plus ou moins 😊 Autant faire les choses jusqu’au bout : nous avons modifié tous les noms de nos utilités et remplacé le préfixe « – » par « AVP ». Nous l’utilisons encore aujourd’hui dans le nom de certains de nos modules.

Premiers voyages d’affaires – direction l’Allemagne pour le CeBIT

En 1992, Alexey Remizov (mon patron à KAMI et la première entreprise où j’ai travaillé) m’a aidé à obtenir mon premier passeport pour voyager à l’étranger, et m’a emmené avec lui au salon CeBIT qui se tenait à Hanovre, en Allemagne. Nous y avions un stand modeste que nous partagions avec d’autres entreprises russes. Notre table était à moitié recouverte de technologies transputer de KAMI, alors que l’autre moitié était consacrée à… nos offres antivirus. En récompense, nous avons obtenu quelques nouveaux clients mais rien de bien exceptionnel. Quoi qu’il en soit, ce voyage fût très utile…

À cette époque, nous voyons le CeBIT comme quelque chose de grandiose. C’était si immense ! Peu de temps s’était écoulé depuis la réunification de l’Allemagne et, pour nous, c’était encore un peu l’Allemagne de l’Ouest ; le capitalisme-ordinateur vous rend fou ! En effet, un véritable choc culturel (suivi d’un second choc culturel lorsque nous sommes revenus à Moscou. J’y reviendrai plus tard).

Étant donné l’immensité du CeBIT, notre petit stand partagé n’a pas vraiment attiré l’attention. Pourtant, vous savez ce que l’on dit : « ça ouvre des portes », « les premiers pas sont les plus difficiles », etc. C’est pourquoi nous sommes retournés au CeBIT quatre ans plus tard, mais cette fois pour commencer à construire notre réseau de partenaires européens (puis internationaux). Je pourrai vous en parler un autre jour dans un autre article. Je pense que ce pourrait être intéressant, surtout pour ceux qui se lancent dans le monde des affaires.

En attendant, même à cette époque, j’avais compris que notre projet avait sérieusement besoin d’un quelconque soutien marketing / de relations publiques. Puisque nous n’avions que trois francs six sous et que les journalistes n’avaient jamais entendu parler de nous, il était assez difficile d’obtenir quoi que ce soit. Pourtant, la conséquence directe de notre premier voyage au CeBIT a été la publication en mai 1992 d’un article sur nous, que nous avons rédigé, dans le magazine technologique russe ComputerPress. Des relations publiques du pays !

Fee-fi-fo-fum, je sens l’odeur de l’argent des Anglais !

Mon second voyage d’affaires a eu lieu en juin-juillet de la même année : direction le Royaume-Uni. Grâce à ce voyage, nous avons obtenu un autre article, cette fois dans le Virus Bulletin, intitulé The Russians Are Coming (Les russes arrivent). Il s’agissait de notre première publication à l’étranger. À propos, l’article parle de « 18 programmeurs ». KAMI comptait peut-être 18 employés au total, mais nous n’étions que tous les trois à travailler dans notre département antivirus.

Londres, juin 1992

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Cyber-pouls du monde pendant la pandémie.

En ces temps difficiles, on me demande souvent comment la situation cyber-épidémiologique a évolué. En termes plus généraux, comment la cybersécurité a-t-elle été affectée par ce déplacement de masse vers le télétravail (ou le chômage, malheureusement, pour ceux qui n’ont pas eu de chance mais restent tout de même chez eux) ? Plus particulièrement, quelles nouvelles astuces les cybercriminels ont-ils développées ? Qu’est-ce que les utilisateurs doivent faire pour s’en protéger ?

Je vous propose donc de vous faire un résumé…

Comme toujours, les criminels, et donc les cybercriminels, suivent de près les conditions changeantes et s’adaptent pour augmenter leurs revenus. Par conséquent, lorsque presque tout le monde passe soudainement à un temps plein à domicile (télétravail, divertissement à domicile, achats à domicile, interactions sociales à distance, tout à domicile !), les cybercriminels modifient leurs méthodes.

Les escrocs ont remarqué une chose : maintenant que presque tout le monde est en quarantaine, le temps passé sur Internet a considérablement augmenté. Cela signifie qu’ils disposent d’une « surface d’attaque » générale plus importante pour leurs actes criminels.

En outre, les employeurs de la plupart des personnes qui travaillent désormais depuis chez elles ne leur ont malheureusement pas fourni une protection informatique de qualité et fiable. Cela signifie que de nouvelles opportunités s’offrent aux cybercriminels puisqu’ils pourraient notamment pirater le réseau professionnel que les employés utilisent et obtenir de précieux renseignements criminels.

Il est évident que les cybercriminels cherchent à mettre la main sur ces précieux renseignements. Nous le constatons avec la forte augmentation des attaques par force brute des serveurs de bases de données et des RDP (une technologie qui permet à un employé, par exemple, d’avoir pleinement accès à son ordinateur professionnel, ses fichiers, son bureau, absolument tout, à distance, et donc depuis chez lui).

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Les distributeurs automatiques qui ne sont pas sûrs devraient eux aussi être mis en quarantaine

Tous les ans, je prends plus de cent vols à travers le monde, accompagné de mes compagnons de voyage. De nos jours, nous payons presque partout et toujours par carte ou par téléphone, et le plus souvent sans contact comme avec Apple ou Google Pay. En Chine, vous pouvez même payer par WeChat lorsque vous faites votre marché pour acheter des fruits et légumes aux petites mamies. De plus, le virus actuel tristement célèbre rend l’utilisation de l’argent virtuel encore plus populaire.

Pourtant, on rencontre encore d’étranges surprises : à Hong Kong, précisément, les taxis doivent toujours être payés en liquide ! À Francfort (!), l’an dernier, dans deux restaurants différents, nous n’avons pu payer qu’en espèces. HEIN !? Nous avons dû faire de longues recherches pour trouver un distributeur automatique et retirer des euros au lieu de profiter de notre verre de brandy après le dîner. C’est inhumain ! 🙂 Quoi qu’il en soit, tout cela prouve que, malgré l’existence de systèmes de paiement progressifs dans le monde entier, il semble que le bon vieux distributeur automatique de billets soit toujours nécessaire, où que nous allions, et qu’il ne soit pas prêt à disparaître de sitôt.

Où est-ce que je veux en venir avec tout ça ? À la cybersécurité, bien sûr !…

Distributeur = argent ⇒ des distributeurs ont été, sont et seront piratés, c’est ainsi ! Seulement, la situation empire. Certaines recherches montrent qu’entre 2017 et 2019, le nombre de distributeurs de billets attaqués par des malwares a été multiplié par 2,5 environ.

Question : est-il possible de contrôler en continu l’intérieur et l’extérieur d’un distributeur automatique ? Vous vous dites sûrement que c’est possible, mais ce n’est pas si simple que cela.

Il y a beaucoup de distributeurs automatiques de billets dans les rues, les magasins, les passages souterrains, les stations de métro, etc., avec une connexion très lente. Ils ont à peine assez de bande passante pour gérer les transactions et ne surveillent pas vraiment ce qui se passe autour d’eux.

C’est pourquoi, face à ce manque de surveillance dû à la connexion au réseau, nous sommes intervenus pour combler cette lacune et renforcer le niveau de sécurité des distributeurs automatiques de billets. Nous avons appliqué les meilleures pratiques d’optimisation (dont nous sommes des experts incontestés, avec 25 ans d’expérience), et réduit de façon radicale la quantité de trafic nécessaire par notre piqûre d’inoculation spécifique contre les menaces applicables aux distributeurs – Kaspersky Embedded Systems Security, ou KESS.

Notez-le bien : l’exigence de vitesse minimale de connexion Internet pour notre KESS est56 kilobits (!!!) par seconde. Seigneur ! C’était la vitesse de mon modem commuté en 1998 !

À titre de comparaison, la vitesse moyenne de l’Internet 4G actuel dans les pays développés se trouve entre 30 000 et 120 000 kilobits par seconde. Quant à la 5G, elle promet plus de 100 millions de Kbps (des centaines de gigabits). Enfin, si les gens ne détruisent pas toutes les antennes avant. Ne vous laissez pas tromper par cette vitesse de connexion préhistorique : la protection offerte ne pourrait pas être meilleure. En effet, nous pourrions donner quelques leçons à beaucoup de gestionnaires efficaces au sujet de l’optimisation sans perte de qualité.

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Les années du cyber-passé – partie 2 : 1991-1992

Me voilà de retour avec mes cyber-histoires de la vieille école. Vous avez sûrement déjà lu le premier épisode où je vous racontais comment j’avais pêché mon premier virus et vous parlais de notre premier utilitaire antivirus et de ma décision de m’installer à mon compte pour devenir membre d’une profession qui n’existait pas encore vraiment à l’époque (analyste antivirus indépendant).

Donc, après quelques semaines en tant que freelance, où je n’ai pas fait grand-chose parce que je ne trouvais pas de clients, j’ai décidé que je devais retrouver un emploi normal dans une entreprise. J’ai donc comparé trois entreprises privées qui m’avaient proposé du travail.

L’une d’entre elles (KAMI) mérite un article à part entière, je n’évoquerai donc que les grands traits ici. Il s’agissait d’une société d’import-export assez importante et à multiples facettes, qui possédait un département informatique qui a fini par se séparer de KAMI pour devenir indépendant. Son patron était Alexey Remizov, un type formidable qui a cru en moi et m’a aidé pendant de nombreuses années.

Revenons à cette comparaison. Deux des entreprises m’avaient dit de passer les voir pour parler de mon offre. Quant à Alexey, il m’a proposé de venir à son bureau le lendemain matin. Ce jour-là, il m’a montré mon bureau et mon ordinateur, m’a donné de l’argent en tant que première avance, a créé mon  » département  » (le  » département antivirus  » ou quelque chose comme ça), et m’a fourni deux employés.

Ma première tâche a été de virer les deux employés ! Ils ne convenaient pas, tout simplement. J’ai bien réussi cette tâche, sans drame et sans conflit. Ils étaient d’accord avec moi sur le fait qu’ils n’avaient pas le bon profil.

Maintenant, quelques informations sur KAMI (en 1991, n’oubliez pas)…

Le département informatique de KAMI était composé d’une vingtaine de personnes, mais il n’y avait pas d’argent à dépenser pour les ordinateurs ! Le capital de départ provenait donc de la vente de chaussures importées d’Inde, de biscuits au chocolat, de la fabrication d’un système d’alarme pour voiture et de systèmes de codage des signaux de télévision (pour la télévision payante). Les seuls projets informatiques étaient mon département antivirus et un département de transputer qui s’est avéré être le département le plus prospère de KAMI à l’époque.

De quoi d’autre puis-je me souvenir ?

En fait, pas grand-chose, car j’étais trop occupé à travailler 12 à 14 heures par jour : je n’avais pas le temps de m’occuper de quoi que ce soit d’autre, y compris de la politique. Pourtant, laissez-moi réfléchir…

Nous avons loué notre premier bureau dans… un jardin d’enfants ( !) à Strogino, un quartier de banlieue au nord-ouest de Moscou. Ensuite, nous avons déménagé dans des locaux du Musée Polytechnique, puis à l’Université publique de Moscou, puis dans un institut de recherche, puis dans un autre… Nous en rigolions : à nos débuts, l’entreprise est passée par tous les niveaux, sauf le lycée !

Notre tout premier  » bureau  » à Strogino

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Analystes de sécurité du monde, tous unis (à distance) !

Le monde a l’air de se rouvrir tout doucement, tout du moins un petit peu, à quelques endroits. Certains pays rouvrent même leurs frontières. Qui l’eût cru ?

Bien entendu, certains secteurs s’ouvriront plus lentement que d’autres, comme les événements de grande envergure, les concerts et les conférences (les conférences hors ligne – où les gens vont à l’hôtel et dans un centre de conférence). D’ailleurs, nos conférences ont elles aussi été touchées par ce virus du diable. Elles se sont déroulées en ligne, et cela comprend notre super projet : le Security Analyst Summit (SAS).

Le SAS de cette année aurait dû avoir lieu en avril dans l’une de nos villes hôtes préférées (pour d’autres événements Kaspersky), Barcelone. Il a d’ailleurs lieu tous les ans dans un endroit plutôt cool (et ensoleillé !) : par exemple, le SAS 2019 a eu lieu à Singapour, et celui de 2018 à Cancún au Mexique. Nous n’avions jamais organisé de SAS à Barcelone, parce que nous pensions que ce n’était pas une destination assez fun ou exotique. Comme les gens n’arrêtaient pas de nous proposer cette ville de Catalogne, nous avons fini par céder. Cependant, à l’heure où j’écris cet article, en mai, nous n’avons pas encore eu d’édition du SAS à Barcelone : le SAS prévu hors ligne a bien sûr dû être reporté. Notre SAS du mois d’avril a cependant bien eu lieu, mais chacun depuis son canapé en ligne ! À circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires. Et l’événement s’est révélé extraordinaire lui aussi !

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Les années du cyber-passé – partie 1 : 1989-1991

Après avoir récemment écrit un article au sujet de notre historique de premières places au Top3 des tests indépendants, j’ai eu une petite bouffée de nostalgie. Et, par pure coïncidence, c’est justement le 20e anniversaire du  virus ver ILOVEYOU : encore plus de nostalgie, et un autre article ! Et je me suis dit : pourquoi s’arrêter là ? Et puis, ce n’est pas comme si j’avais grand-chose à faire, alors je continue ! Voici donc une nouvelle fournée de nostalgie made in Kaspersky, avec quelques anecdotes aléatoires, couchées sur le papier au fur et à mesure qu’elles me viennent à l’esprit.

Tout d’abord, rembobinons (avec notre lecteur de cassettes des années 80) à la fin des années 80, alors que Kaspersky n’était encore que mon nom de famille.

Première partie – La Préhistoire : 1989-1991

Je considère que c’est en octobre 1989 que j’ai fait mes premiers pas dans ce qui serait ma carrière professionnelle. J’ai découvert le virus Cascade (Cascade.1704) sur un Olivetti M24 (CGA, 20M HDD) dans des fichiers exécutables qu’il avait réussi à infiltrer, et je l’ai neutralisé.

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Security Analyst Summit – assistez à notre événement dès ce soir depuis votre canapé !

Comme beaucoup d’entre vous le savent, nous organisons chaque année notre grande conférence de sécurité appelée Security Analyst Summit dans un endroit intéressé (au moins ensoleillé, et souvent en bord de mer). Cet événement est unique dans l’industrie : jamais ennuyeux, jamais monotone et dans un format sans cesse réinventé. Nous réunissons des orateurs et des invités de renom dans ce domaine, sur invitation seulement, pour discuter des toutes dernières actualités (celles qui font le plus parler d’elles !) en matière de cybersécurité et d’enquêtes, d’histoires et de curiosités dans ce domaine, etc. Pas de discussions politiques ! Il n’y a que des échanges professionnels sur la cybersécurité, mais dans une ambiance légère, détendue et conviviale… C’est génial ! Nous le faisons tellement bien que le SAS est en train de devenir l’une des conférences les plus importantes du secteur. Voici par exemple mon résumé de l’événement de l’année dernière à Singapour.

L’édition de cette année (la 12e !) aurait dû débuter aujourd’hui, le 28 avril, dans la belle ville de Barcelone. Bien entendu, cela ne sera pas possible, pour des raisons évidentes :(.

Cependant, nous avons estimé qu’annuler le SAS serait comme capituler ; nous ne pouvions pas laisser tomber : comment la cybersécurité mondiale s’en sortirait-elle ?! Cette année, nous avons décidé de lancer le SAS en ligne et, en plus, de le faire gratuitement (!), et pour tous ceux qui veulent y assister ! Mesdames et Messieurs, je vous présente : SAS@Home, qui commence dès aujourd’hui, un peu plus tard dans la journée (11 h sur la côte Est ; 8 h PST, 16 h à Londres et 18h à Moscou) :  dépêchez-vous de vous inscrire ! Plus d’un millier de personnes se sont déjà inscrites, il semble donc que le nouveau format ne décourage pas les gens. Il nous reste à voir comment ce premier SAS en ligne va se dérouler ; peut-être qu’à l’avenir nous en aurons deux en parallèle, un en ligne, l’autre dans le monde réel !

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En haut du top3 : en toute transparence, là où tout le monde peut nous voir.

Vous pensez peut-être que nous avons eu de la chance et que nous étions au bon endroit et au bon moment pour bien démarrer en tant qu’entreprise et devenir le plus grand fournisseur d’antivirus au monde. Dans ce cas, vous vous trompez ! Laissez-moi vous raconter une histoire…

À l’époque, quand nous avons commencé à travailler sur des antivirus, je nous nous sommes fixé un objectif. Un objectif réellement ambitieux.

Je m’en souviens très bien. Mon ami de longue date, Alexey De Mont De Rique, et moi-même attendions le tram numéro six, non loin de la station de métro de Sokol à Moscou, en 1992. À cette époque, nous travaillions entre 12 et 14 heures par jour (mes enfants m’appelaient « Papa travaille ! »). J’ai dit à Alexey : « Nous devons nous fixer un objectif ». Il m’a répondu quelque chose dans le genre de : « D’accord. Quel objectif exactement, tu penses vraiment que nous devons nous en fixer un, et avec quel acharnement devons-nous le poursuivre ? » Quelque chose dans ce style. Ma réponse : « Notre objectif doit être de faire le meilleur antivirus au monde ! » Alexey a ri. Mais il n’a pas dit non. Nous nous sommes donc mis à poursuivre cet objectif, en travaillant dur plus dur, et en le gardant toujours en tête. Et ça a marché !

Comment ?

En travaillant plus dur, comme je l’ai dit, en faisant preuve d’inventivité, et en réussissant à survivre et à prospérer par les temps difficiles qui couraient en Russie à cette époque [la Russie au début des années 90, c’était l’effondrement de l’Union Soviétique et de son économie planifiée, les difficultés pour passer « instantanément » à une économie de marché, l’inflation, le chômage, l’anarchie…]. Nous avons travaillé comme des forcenés. Je détectais les nouveaux virus, Alexey codait l’interface de l’utilisateur, et l’éditeur de la base de données antivirus, Vadim Bogdanov (un Jedi de l’assemblage), a utilisé la Force pour élaborer différents outils informatiques pour ce que je faisais. Eh oui, au début des années 90, nous n’étions que trois ! Puis quatre, puis cinq…

Vous vous souvenez que je vous ai dit au début de cet article que nous ne nous sommes pas simplement trouvés au bon endroit au bon moment ? Je dois dire que la chance a quand même joué en notre faveur : en 1994, les premiers « Jeux Olympiques des antivirus » ont eu lieu : le test indépendant des logiciels de sécurité de lUniversité de Hambourg. Bien entendu, nous avons eu de la chance que ce test indépendant ait lieu. Mais nous n’avons pas gagné sur un coup de chance !

Pas du tout. Non avons remporté la médaille d’or, et c’est une tendance qui s’est confirmée jusqu’à aujourd’hui, comme je le montrerai dans cet article. Presque dès nos débuts, nous avons eu les meilleurs résultats à Hambourg. Notre succès s’est confirmé. Nous avons remporté des médailles d’or d’autres tests indépendants qui ont eu lieu à cette époque. Hourra ! En lire plus :En haut du top3 : en toute transparence, là où tout le monde peut nous voir.

Tous dans le même bateau – restons isolés.

Bonjour à tous !

Vous savez qu’ici, je parle habituellement de choses sympas comme mes voyages à travers le monde, mais aujourd’hui, je crois qu’il faut vraiment que je mentionne un sujet professionnel. Cependant, nous ne pouvons pas faire semblant d’ignorer le problème aussi considérable qu’un éléphant (vert) dans un magasin de porcelaine qu’est la crise sanitaire que traverse actuellement la planète. Ce n’est pas ce que nous voulons…

Ce que je veux vous dire,

c’est que l’entreprise qui, par le plus grand des hasards, porte le même nom que moi, travaille désormais totalement à distance. Cela n’a aucun effet négatif : tous les processus fonctionnent comme d’habitude, nous continuons à poursuivre et attraper les cybercriminels, nos produits installés sur les ordinateurs domestiques et d’entreprise du monde entier offrent une protection 24 heures sur 24, comme toujours, et les mises à jour sont envoyées aussi régulièrement. Autrement dit, tout fonctionne comme d’habitude… mais un peu différemment.

Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce que la transition soit aussi fluide que cela. J’ai été agréablement surpris par le fait que nos plus de 4 000 employés à travers le monde aient été capables de passer du travail au bureau au télétravail et de poursuivre leurs tâches sans perte de productivité de manière encore plus productive. Je souhaite donc féliciter tous nos employés, et en particulier les équipes informatiques, de R+D et de RH : félicitations et tous nos applaudissements !

Bien entendu, il y a eu (et il y a encore) quelques difficultés ici et là, notamment psychologiques : nos employés s’habituent à travailler à distance. Passer à ce mode de travail inhabituel n’a pas été facile pour tout le monde. Travailler depuis chez soi chaque jour (si on ne l’a jamais fait ou peu fait auparavant) est synonyme de nouvelles routines et d’une nouvelle planification quotidienne qui demandent une certaine période d’adaptation, surtout quand on a des enfants et/ou des animaux (et je suis sûr que même être seul chez soi tous les jours demande un certain temps d’adaptation). Face à ces petits soucis, nous avons partagé avec vous plusieurs de nos expériences et astuces pour mieux gérer cette nouvelle réalité sur nos blogs. Jetez-y un œil : presque tous les jours, vous verrez des articles indispensables, intéressants, utiles et insolites.

Vous vous demandez peut-être comment je vis cette  » nouvelle  » situation de télétravail.

Eh bien, tout cela n’a rien de nouveau pour moi. Cela fait 15 ans que je travaille autant à distance qu’en présentiel au bureau, étant donné que je passe la moitié de l’année en voyage d’affaires. Ce qui est nouveau pour moi, c’est une certaine magie technique qui rend les contacts professionnels beaucoup plus pratiques et intéressants, comme la vidéoconférence. Je ne m’en étais jamais inquiété auparavant, car il y avait toujours la possibilité de rencontrer des clients, des partenaires, des journalistes, des ministres, des rock stars, etc., en personne. C’est donc un élément positif, pour moi en tout cas, pour sortir de cette terrible situation liée au virus et au confinement. J’ai maintenant commencé à participer aux émissions hebdomadaires en ligne et en direct de notre direction générale, dans lesquelles nous informons tous les employés de Kaspersky de l’évolution de la situation et répondons à leurs questions. La semaine dernière, j’ai participé à deux émissions en ligne de ce type :

Alors, oui, je pense que tout va bien. Nous sommes passés à la nouvelle réalité. Bien joué, tout le monde.

En vous souhaitant à tous la meilleure santé possible, nous espérons que vous continuerez à agir avec sagesse face à la situation extraordinaire et sans précédent que nous vivons actuellement et que vous utiliserez au mieux votre temps d’isolement à la maison : il est temps de vous mettre à travailler sur les projets que vous remettiez toujours à plus tard ! …

PS : Cette publication fait partie de la crypto-quête sur mes comptes sur les réseaux sociaux. Pardon ? C’est juste un teaser, je ne vous dirai rien de plus. Bon, d’accord, mais juste deux mots : secret de Shamir. Allez, c’est parti, lancez-vous dans la quête !

iAntitrust : chers amis, il est temps de vous rendre la parole !

Lutter contre l’injustice. C’est ce que nous avons toujours fait, et nous continuons à le faire. Cela inclut notamment la lutte contre les grandes injustices, celles que l’on trouve à grande échelle…

Par exemple, en 2017, nous sommes parvenus à un accord avec Microsoft pour que l’entreprise arrête de conférer des avantages déloyaux à ses antivirus. Oui, Microsoft est le Goliath des temps modernes, mais nous sommes aussi un David des temps modernes ! Nous devons l’être. Quelqu’un doit faire face à ces géants, ici et maintenant, lorsqu’ils commencent à s’imposer de façon déloyale. Si nous ne faisons rien alors les utilisateurs auront moins de choix.

L’année dernière nous avons dû enfiler nos gants de boxe pour livrer une autre bataille. Encore une fois, il s’agissait d’un problème antitrust mais avec un autre Goliath : Apple. Si nous avançons d’environ un an, j’ai deux informations à partager avec vous à ce sujet…

D’abord, revenons quelques années en arrière : un peu de contexte.

Au début – des jours heureux…

En 2008, grâce au succès extraordinaire des iPhones, Apple a ouvert son App Store. Pour remplir ses « rayons » l’entreprise a invité les développeurs indépendants à s’en servir comme plateforme pour vendre leurs logiciels spécialement pensés pour iOS. Ces développeurs indépendants se sont lancés et ont conçu des milliers d’applications (avance rapide de 12 ans et elles se comptent désormais en millions). Les utilisateurs du monde entier sont ravis d’avoir autant de choix et Apple et les développeurs indépendants font de gros bénéfices. Tout allait bien, nous vivions en paix et en harmonie, et on pensait vivre heureux pour toujours.

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