août 30, 2016
Altaï 2016 : le mont Béloukha multicolore.
Le mont Béloukha fut notre première destination. C’est un endroit connu, mais pas de tous. Et c’est bien dommage, parce que le lieu est absolument époustouflant ! Beau, monumental, énorme. Il y a de la neige, des glaciers, des rochers colorés, une verdure étincelante, des rivières blanches (« lait glaciaire ») et des cascades écumeuses blanches des montagnes, d’une eau pure et savoureuse. Mais nous avons décidé de commencer avec Stone Town, un lieu de culte qui suscite beaucoup d’intérêt pour les connaisseurs et fans de Roerich et ses forces secrètes de la nature en quête du mythe Shambhala de l’Altaï. Une brève promenade dans les gorges du Jarl vous mène vers le ruisseau du même nom (juste ici).
Hélas, le lieu de culte Stone Town n’a pas rencontré un franc succès auprès du groupe.
Les couleurs des paysages environnants sont en revanche indescriptibles ! Les rochers sont oranges, rouges, violets, blancs, et d’autres d’une couleur absolument surnaturelle, une sorte de nickel argenté.
On pourrait s’asseoir et contempler pendant des heures et des heures ces paysages, plus particulièrement depuis les hauteurs des crêtes colorées des montagnes qui divisent la vallée en deux.
On peut méditer des heures à regarder ces merveilles de la nature. Ensuite, lorsque le cerveau est déconnecté et en mode off, vos pensées commencent à flâner, et après une brève discussion avec vos compagnons, qui contemplent également le paysage, il vous vient soudain à l’esprit : « voilà enfin une expédition pour contempler les couches supérieures du prana (terme sanskrit) ». Ça pourrait être nous, sur le sommet d’une crête montagneuse multicolore.
Et vous êtes soudainement pris d’une sensation étrange.
Une certaine force ou mystérieuse énergie pénètre dans tout votre être et… c’est difficile à expliquer. C’est probablement vos chakras obstrués qui se libèrent. « Et si vous vous tenez debout, l’énergie monte tellement qu’elle vous pique le dessus du crâne », ou alors c’était peut-être le soleil qui avait tapé trop fort :).
A présent, il est temps de dire au revoir aux astres, et de reprendre la route doucement et en méditant vers notre prochaine destination…
Mais j’ai un rêve : quand nous reviendrons pour une prochaine fois (on doit absolument y retourner), on devrait longer tout le flanc de la montagne, puis nous rendre du côté gauche du sommet et descendre vers le chemin qui mène au ruisseau. Comme dans la photo ci-dessous : le long du côté droit de la crête, puis à gauche et retour à travers les bois.
Le mont Béloukha vous attire de par sa grandeur. Les sommets blancs (il y en a plusieurs), les glaciers abrupts… Toute cette puissance vous laisse sans voix.
Mais nous n’avions pas l’intention de l’escalader. La tâche s’avérait compliquée, même si la montagne ne fait « que » 4509 mètres de hauteur. Grimper le Béloukha requière un équipement spécial et de l’entraînement. Nous ne disposions ni de l’un ni de l’autre. Qu’importe, il s’agissait d’un parcours dans les eaux et non dans la glace.
Marcher le long de la vallée vers les glaciers est un must. Nous n’avions pas assez de temps pour atteindre les glaciers, mais de toute façon nous n’avions pas prévu de les escalader. Cela ne nous a pas empêché de faire une longue marche.
Un petit rappel pour la prochaine fois : on doit à tout prix nous rendre au camp de base sur le glacier et passer la nuit là-bas pour observer le lever et le coucher du soleil depuis le Béloukha. Il est là-bas, le long du ruisseau, entre les moraines.
Sachez que ces endroits sont situés sur une zone frontalière, ce qui veut dire que des autorisations sont requises et doivent être obtenues à l’avance.
Nous nous sommes contentés d’une petite promenade autour de la Chapelle Orthodoxe (appelée la Chapelle des grimpeurs perdus), et avons ensuite poursuivi notre périple.
A présent, quelques mots au sujet des transports lors de notre expédition.
Comment fait-on pour aller jusqu’à Béloukha, ses glaciers, et ses rochers multicolores environnants ? L’itinéraire le plus court se fait en avion direction Gorno-Altaisk, puis en voiture jusqu’au village de Tungur (440km). Une partie du trajet (environ 160km) se fait le long de la route de la Tchouïa. Ce tronçon de la route est plat, sur un revêtement bétonné, avec des marquages routiers, de nouveaux panneaux de signalisation, et de belles vues.
Passé Tungur, le bitume est moins visible, laissant place à des bosses, des nids de poule et de la poussière. Mais les vues environnantes sont plus proches et plus prononcées.
Les voyageurs se rendent généralement à Tungur le soir. Ici, vous pouvez camper dans des tentes ou passer la nuit dans des centres touristiques avec des chambres individuelles, une douche, Internet et l’accès à un sauna et une piscine.
A la première heure, nous avons pris la route direction le mont Béloukha.
On pouvait bien sûr y aller en hélicoptère, mais cette option ne nous paraissait pas très sportive. Les autres possibilités qui s’offraient à nous étaient la marche ou à cheval. On a choisi le juste milieu : les chevaux ont transporté nos sacs, et nous avons marché avec des sacs à dos et autres équipements légers. Oh, et durant une partie du trajet, lors du premier col de montagne, nous sommes montés à bord d’un camion GAZ-66 de ce type :
Après ça, nous avons tout fait à pied, et nous n’avons pas pris l’itinéraire le plus court dans le but d’en voir le plus possible et de méditer. Nous avons emprunté un détour, sur les cols de montagne.
Durant les premiers jours méditatifs, le ciel était couvert, et l’humidité provenant des nuages blancs cotonneux n’étaient pas propices à la méditation.
Toutefois, il n’était pas difficile de s’imaginer la beauté céleste, les astres et les couches supérieures du prana derrière les nuages. Les guides nous l’ont confirmé, nous disant que « le beau temps dans l’Altaï pointe le bout de son nez plusieurs fois dans la journée ». Voici des paroles qui nous ont réconforté durant notre expédition à pied :).
Ça fait bizarre de voir des sacs étanches avec des chevaux en arrière-plan, et en même temps ça a un côté comique.
On a fini par atteindre le col de la montagne, et de là nous avions vue sur le Béloukha (pour la première fois). Waouh !
A propos, ce col de montagne était le seul endroit où on avait du réseau. Lorsque nous en sommes repartis, il était impossible de capter, excepté les communications satellites bien entendu.
En avant toute vers le mont Béloukha !
Mais d’abord, nous nous sommes promenés le long des buttes locales, des collines isolées aux sommets aplatis, qui se sont usées au fil du temps.
Ensuite, nous avons descendu les collines, qui étaient à certains endroits, escarpées et rocailleuses. Nous avons admiré les vues tout en dégoulinant de sueur, pauvres chevaux. Même s’ils ont « 4 roues motrices », ils peuvent glisser et ont trébuché aux mêmes endroits que nous.
Le Béloukha est de plus en plus proche…
Le lac Akkem
Et voici le lac Akkem à sa source.
La rivière est connue pour faire du rafting, mais à y regarder ces arbres en travers du passage, je commence à en douter.
Nous sommes arrivés !
Quelques mots sur la vie autour du lac Akkem. Il y a tellement de gens ici ! Je n’y avais pas été depuis quelque temps déjà, donc je ne peux pas comparer. Cependant, tout le monde semble s’amuser et chante des chansons.
Les vues sont fantastiques ici, que ce soit le matin ou le soir (durant la journée, nous étions en pleine randonnée).
Le camp possède un sauna (nécessaire de réserver à l’avance), un ruisseau d’une eau incroyablement claire, une chèvre qui broute, et quelques gentils chiens.
C’est tout concernant cette partie du périple.
Le lendemain, nous reprenions déjà l’hélicoptère, en route vers notre prochaine destination dans l’Altaï….