avril 24, 2015
Découverte de Singapour à travers le regard d’un novice
Salut à tous !
D.Z. est l’un des employés de KL les plus distingués et les plus respectés et il est avec nous depuis le siècle dernier (il a juste pris un court break créatif au milieu des années 2000). D.Z. a également été mon compagnon de voyage des milliers de fois… à peu près partout sur cette planète. Il emmène toujours avec lui un super appareil photo DSLR avec une douzaine d’objectifs différents – ses outils pour créer les photos les plus professionnelles possibles sur ce blog et ailleurs. Il raconte également très bien les histoires et m’aident donc avec tous les récits que je veux vous raconter – peu importe leur sujet. Malgré tous ces talents, ainsi que sa position importante au sein de Kaspersky Lab, c’est la personne la plus modeste que vous pourrez rencontrer.
Curieusement c’était la première visite de D.Z. à Singapour. Il a tellement aimé l’endroit qu’il a pris bien plus de photos que d’habitude et a écrit un long récit. Il est vrai qu’il n’y a rien » de tel que la première fois « . Il est également vrai qu’une paire d’yeux fraiche dans un pays étranger verra des choses que ceux qui y sont déjà allés plusieurs fois ne remarquerons plus. C’est pourquoi dans cet article je passe les rênes à D.Z. pour qu’il vous raconte sa » première fois » dans cette ville remarquable, afin que vous ayez une perspective fraîche et différente.
Mon seul commentaire sur cette histoire : si vous êtes à la recherche d’un bon livre à lire sur Singapour, jetez un œil au livre suivant : » Du tiers monde à la prospérité » de Lee Kuan Yew.
Voici donc le récit de D.Z. :
Que connaissons-nous sur Singapour ?
C’est très loin, chaud et humide, totalitaire, plein de gratte-ciels et on vous punit pour jeter votre chewing-gum, cracher, marcher pieds nus et aux pêchés carnaux. Du moins, je pense que ce sont les impressions stéréotypées que la majorité d’entre nous a car ce sont les éléments sur l’extraordinaire ville-État qui finissent dans les médias à travers le monde.
C’était ma première fois à Singapour.
Ce que j’ai vu de mes propres yeux a été complètement différent de ce auquel je m’attendais – rien à voir avec ce que j’ai mentionné précédemment. J’ai l’habitude de m’informer sur les pays que je vais visiter afin de découvrir le » vrai » pays et de ne pas me laisser enfermer dans des stéréotypes paresseux et qui pourraient même être insultants ou vexants. Et le » vrai » Singapour m’a vraiment impressionné et intrigué. La première moitié du 19ème siècle est remplie de faits historiques curieux que je ne raconterai pas ici mais il est fascinant de voir comment ils sont liés à toutes sortes de détails sur les relations internationales de mon époque.
Les collisions des civilisations, le combat pour les colonies et les routes marchandes, la friction entre et au sein des puissances européennes et asiatiques, les guerres, l’injustice, les trahisons, l’avidité et autres éléments désagréables… Singapour a été bien servie. Son histoire est remplie de récits cauchemardesques mais elle est malgré tout aujourd’hui un exemple brillant d’État prospère grâce à la coopération productive de son peuple et à sa situation géographique comme carrefour des civilisations.
Un avantage naturel de Singapour est sa situation géographique sur une route maritime stratégique qui connecte l’Asie de l’Est avec le reste du monde. Malgré la diversification miraculeuse de son économie au cours de ses 50 ans d’indépendance, en arrivant à l’aéroport de Changi il devient clair que cet avantage géographique joue encore un rôle essentiel dans le développement du pays.
En 1819, ce fut exclusivement la géographie de l’île qui a poussé le britannique, Sir Stamford Raffles, a installé un poste de surveillance sur les bords de la rivière Singapour. En seulement quelques années, il s’agissait du pôle le plus influant de l’empire britannique en Asie.
Singapour a été fondée non pas sur une prairie déserte mais sur un village de pêche important où cohabitaient de manière pacifique différentes nationalités et religions depuis déjà plusieurs années. L’arrivée des britanniques a naturellement donné à la ville des saveurs beaucoup plus européennes. Et en parlant de saveurs, la cuisine singapourienne est devenue alors un mélange très intéressant et original : ses plats sont tout aussi savoureux qu’uniques.
Après avoir fondé Singapour, Raffles l’a quitté pendant quelques années pour réaliser d’autres missions pour l’empire et a donc passé les rênes au major-général William Farquhar pendant son absence. À son retour, trois ans plus tard, Raffles fit face à deux développements majeurs : une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle était que la ville était bien plus active et bien plus grande. La mauvaise est qu’elle était devenue plus active et plus grande de manière inégale et ressemblait plus à un bazar qu’á une colonie exemplaire de l’empire britannique.
Un conseil municipal a donc rapidement été créé sous le commandement du lieutenant Jackson qui a très rapidement créé un plan de reconstruction de la ville de Singapour. Celui-ci était basé sur l’ethnicité des habitants et des quartiers européens, chinois, indiens et arabes (musulmans) ont donc émergés.
Il semblerait correct de définir Jackson comme raciste et de l’accuser d’avoir contribué à l’apartheid. Néanmoins, il s’avère que cette division fonctionnait parfaitement pour tout le monde ! Chaque groupe était content de vivre ainsi et de travailler proche les uns des autres. C’est d’ailleurs comment cela avait fonctionné pendant des siècles avant Raffles. Depuis, bien évidemment, en presque 200 ans, beaucoup de choses ont changées mais de nombreux traits du design urbain imaginé par Jackson subsistent.
Singapour dispose de deux sites incontournables : Little India et Chinatown. Devinez quelles nationalités constituent la majorité de leur population ? Oui, des indiens et des chinois, même après toutes ces années. Mais les délimitations s’effacent : on peut observer de nombreux indiens à Chinatown et vice versa. Le résultat est un mélange culturel impressionnant : des pagodas, des stupas, des mandirs (temples hindous), des mosquées et des églises cohabitent en paix sur des petites places. Sympa. Même si la » signature » culturelle de chaque district reste bien présente.
À l’intérieur du mandir. C’est l’un des quelques endroits où il est possible (c’est en d’ailleurs obligatoire) d’aller pieds nus. Partout ailleurs on peut vous mettre une amende.
On a l’impression que les divisions ethniques introduites il y a deux cent ans n’ont pas divisé mais qu’elles ont en fait inspiré la tolérance nationale, culturelle et religieuse de Singapour. Les gens vivent au sein de leur communauté et respectent les autres.
Little India. À gauche sur cette photo – une mosquée.
Little India est un peu un quartier à part à Singapour. Il semble qu’ici l’interdiction de jeter ses ordures dans la rue ne fonctionne pas : les rues sont souillées par des ordures et on sent parfois des odeurs de pourriture ou d’égout. Ce n’est pas que les autorités ne font pas de leur mieux pour assurer la propreté des rues, il y a des poubelles partout et beaucoup de gens les utilisent. Mais ici il semble que les gens manquent toujours les poubelles ! Enfin, c’est toujours un peu plus propre que la » Big India » :).
Des ruelles de Little India
Probablement la ruelle la plus salle de Little India, mais elle reste tout de même relativement propre.
De nombreux singapouriens se rendent à Little India pour acheter leurs fruits et légumes
Vous n’allez pas me croire – dans cette ruelle, on a trouvé des feux rouges !
Une boutique de vin… on est loin de Bordeaux.
Je DOIS manger un curry :).
Chinatown est quant à lui propre, net, bien entretenu. Des odeurs de cuisine chinoise et la frénésie des zones de marché vous montre que vous êtes bien dans un vrai Chinatown, original et authentique.
Le quartier chinois est plus développé. Ici d’énormes centres commerciaux et gratte-ciels sont construits organiquement dans les rues coloniales. On y trouve de larges routes et des masses de touristes. Et j’ai vu deux McDonald’s :).
La rue marchande principale de Chinatown.
Dans Little India, les gens nous regardaient de manière curieuse. Nous voulions vivre un maximum de sensations à Singapour et c’est pourquoi nous n’avons pas eu peur de nous rendre dans les ruelles les plus obscures et les plus » douteuses » et c’est peut-être pour ça que les gens nous regardaient curieusement. Ou peut-être que c’est à cause des énormes objectifs qui m’ont permis de faire les photos que vous voyez maintenant. Dans tous les cas, nous de nous sommes jamais sentis en danger. Toutes les rencontres que nous avons faites étaient très pacifiques et très agréables.
Voleurs à l’étalage du monde entier – attention !
Singapour est un pays que vous devez visiter au moins une fois dans votre vie. Il a un » arome » culturel inimitable rempli d’une histoire riche et fascinante et d’une concentration impossible de sites impressionnants de différents endroits dans le monde – tous incontournables. Il s’agit également d’un monument de dur labeur et d’assiduité, de principes nobles et de créativité humaine dans une nation qui en 50 ans a transformé un pays asiatique de seconde classe en un État moderne exemplaire.
On dit qu’il y a deux moments idéaux pour visiter Singapour : aux deux nouvel ans (janvier et février). Vous avez donc une bonne raison de venir au moins deux fois ce que je vous recommande fortement de faire.
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C’est tout pour aujourd’hui les amis. A bientôt !…